Même si elle ne bénéficie pas d’une forte vulgarisation à travers les tubes cathodiques, la danse de feu fait partie du patrimoine culturelle dont Kandi peut s’en orgueillir. Elle est liée aux réalités de la communauté Mokolé. Un groupe sociolinguistique rencontré dans la commune de Kandi au nord du Bénin. Elle reste une danse primitive et donc mérite d’être connue. Découverte.

 

Quelque part à une vingtaine de kilomètre de Kandi ville se trouve un groupe d’hommes d’un certain âge. Ce qu’ils savent faire de mieux c’est la danse. Une danse pas comme celle que l’on peut se permettre partout et à tout moment. Une chorégraphie qui associe art et culte. En langue locale on l’appelle Zohundo. La terminologie trouvée pour la désignée en français est la danse de feu. Elle est faite d’une gesticulation orchestrée au rythme de Tam – Tam et de calebasse renversé. Tour à tour les danseurs font preuve d’une patience. Un lot de paille en feu est passé sur  l’ensemble du corps. Les pas de danse séduisent et le courage affiché captive. Le spectateur non averti reste abasourdi. Les observateurs s’en abreuvent toutes les fois que l’occasion leur est offerte de vivre les scènes. Un voyage sur Kandi des partenaires sans une soirée de danse Zohundo est exceptionnel. Parfois ils en réclament. Tellement le spectacle est beau. Seulement le Zohundo est réservé aux seuls membres d’un clan, les Mokolé.

 Pour danser le Zohundo, il faut être initié. D’autres pratiques s’ajoutent au seul savoir gesticuler. Des potions sont consommées à longueur de mois pour pouvoir tenir à la chaleur dégagée par le feu de paille dont il faut se couvrir. Le Zohundo c’est l’affaire d’une communauté. La danse bénéficie d’une attention particulière au sein de la communauté Mokolé.

 Elle fait partie des réalités endogènes qui sont jalousement gardées.

Le Zohundo c’est une dance traditionnelle. Une dance qui met ensemble ballet, culte et savoir être Mokolé. Elle reste une fierté culturelle qui ne se retrouve que dans le septentrion du pays. Kandi peut s’en orgueillir pas moins que l’Alibori et autant que le Bénin.